Suite à la lettre publiée vendredi par le ministre de la Santé
Lettre de FO du CHU d’Angers
À la lettre du Ministre VERAN
Adressée aux hospitaliers le 5 mars 2021.
« Nous sommes infirmiers, aides-soignants, ASH, ouvriers, techniciens de laboratoire, ambulanciers, assistants sociaux, administratifs, ingénieurs, manipulateurs radio, travaillant au CHU d’Angers à avoir reçu, comme ces centaines de milliers d’hospitaliers, la lettre du Ministre VERAN.
Depuis le début de la crise COVID, quand nous étions sans matériel de protection, sans masque, sans surblouse en nombre suffisant, nous n’avions pas eu de lettre de sa part nous indiquant que le matériel arrivait, que nous serions tous protégés alors même que nous étions en première ligne. Le ministre et le gouvernement nous expliquaient que les masques ne servaient à rien, tout cela pour tenter de dissimuler la pénurie orchestrée par les pouvoirs publics !
Les étudiants en santé qui ont vu leurs études sacrifiées durant des mois, qui sont venus prêter main forte dans les services qui manquaient de personnel qui pour la plupart n’ont reçu aucune prime, n’ont pas reçu de courrier quand ils demandaient la reprise de leurs formations.
Non, nous n’avons reçu aucune lettre. A l’inverse, nous avons bien compris les signaux de mépris à notre égard, comme c’est le cas avec le maintien du jour de carence en cas d’arrêt de travail lié au COVID avec un test négatif, les restrictions pour la reconnaissance du COVID en maladie professionnelle qui rend cette reconnaissance quasi impossible, une prime COVID injuste et clivante, des médailles et un défilé servant la communication de MACRON-VERAN.
Le Ministre ne nous a pas écrit aujourd’hui pour nous annoncer des embauches massives et la titularisation de tous les contractuels sur poste permanent pour garantir les effectifs. Il ne nous a pas écrit pour nous annoncer qu’il stoppait toutes les restructurations, ni pour nous dire qu’il a pris la décision de réouvrir les centaines de milliers de lits fermés ces dernières années.
De même, il ne nous pas écrit pour nous annoncer l’ouverture massive des quotas en école d’infirmières ou d’aide-soignantes, ni pour nous annoncer l’augmentation du nombre de médecins réanimateurs.
Aujourd’hui le Ministre décide de nous écrire et de nous provoquer en voulant nous rendre responsables de la propagation du COVID alors même que durant des mois on nous imposait d’être à notre poste malgré des symptômes, alors même que des clusters se multipliaient dans nos services, que nombre d’entres nous ont été contaminés et que certains de nos collègues dans les hôpitaux sont décédés.
Après avoir jeté la responsabilité de la pandémie sur la population qui ne « respectait pas les gestes barrières », c’est au tour des soignants d’être responsables. Comme depuis des mois, ce gouvernement fait tout pour ne pas porter de responsabilités, lui qui aujourd’hui est incapable de rendre accessible la vaccination à l’ensemble de la population et de vacciner tout ceux qui le souhaiteraient.
Qui croit-il berner? La tension hospitalière due au manque de lits et de personnel organisée par les gouvernements successifs sert de prétexte à des mesures liberticides (confinement, couvre-feux, fermetures des lieux publics, restaurants, des cinémas, salles de sport…). C’est le résultat de leur politique de réduction budgétaire dans les hôpitaux et des fermetures de lits d’hospitalisations conventionnelles. D’ailleurs, le CHU d’Angers n’a pas échappé à la vague d’austérité avec un contrat de retour à l’équilibre qui a imposé, dès 2018, des dizaines de postes retirés des services de soins, des lits transformés en ambulatoire et des contractuels sous-payés. Ce sont leurs mesures qui aujourd’hui engendrent la saturation dans les hôpitaux.
Aussi, le conseil syndical FO du CHU d’Angers réuni ce mardi 9 mars 2021, rejette en bloc la culpabilisation des hospitaliers. Il réaffirme que la satisfaction des revendications du personnel hospitalier est plus que jamais à l’ordre du jour pour stopper la propagation du virus, pour soigner la population sans déprogrammer, pour améliorer nos conditions de travail et d’accueil des patients:
Arrêt des fermetures de lits et réouverture de tous les lits fermés ou transformés en lits ambulatoires
Arrêt des suppressions de postes, Embauche massive d’infirmiers et aide soignants, médecins par l’ouverture massive des quotas dans les écoles et facultés
Titularisation de tous les contractuels sur emploi permanent
Nous en sommes convaincus, il est aujourd’hui urgent et nécessaire de préparer les conditions du rapport de force avec toutes les organisations syndicales qui partagent le même constat et les mêmes revendications ,dans l’unité, pour la défense de l’hôpital public. »
LE SNUDIFO73 LE REVENDIQUE AUSSI