CRISE du COVID-19
Pour FO, il appartient aux autorités de prendre les mesures nécessaires et utiles à la sauvegarde de la population.
Il appartient à notre organisation syndicale le SNUDI FO, de veiller à la préservation des droits des personnels et à la préservation de leur santé.
la priorité du ministre, dans la situation présente,
devrait être de PROTÉGER les PERSONNELS…
avant de s’occuper de « continuité pédagogique » !
La consigne « rester le plus possible chez soi »
pour éviter d’aggraver la propagation du virus
doit aussi s’appliquer aux personnels de l’Éducation Nationale !
Aussi, notre rôle syndical n’est pas d’expliquer aux enseignants comment mettre en place le télétravail, lui-même basé, selon les textes en vigueur, sur le volontariat, mais bien de préserver les droits des personnels.
Or, à ce jour, Le ministre Blanquer n’a prévu et ne prévoit AUCUNE MESURE pour protéger les personnels à qui on demande pourtant de faire face au manque d’anticipation et de dispositif du gouvernement face à cette crise.
La fermeture des écoles s’est faite sans aucun dispositif réglementaire et aujourd’hui, encore toutes les décisions sont renvoyées au niveau local.
Face à l’absence d’organisation et de procédures réglementaires c’est la « Foire Aux Questions » du ministère (FAQ) qui désormais se substitue aux textes réglementaires,ceci n’est pas acceptable car conduit très souvent à des informations contradictoires.
Alors que faire ?
Ce dimanche, le ministre et la page 5 de sa FAQ indiquent clairement que « l’ensemble des personnels des écoles et établissements scolaires ne sont pas tenus de rejoindre systématiquement à partir de lundi 16 mars leur lieu de travail.»
Le ministre l’a dit ce matin sur France Info : « Une personne qui n’est pas volontaire ne doit pas venir », notamment « si elle n’est pas à l’aise psychologiquement avec cette situation ».
En l’absence de tout cadrage national, en l’absence de garanties sur la protection due aux agents, nous invitons les personnels à ne se rendre sur leur lieu de travail que sur la base du volontariat.
Le SNUDI-FO invite tous les collègues, directeurs, enseignants, AESH, à se protéger et à protéger leur famille face à la pandémie galopante du COVID-19 !
Concernant ensuite, la garde des enfants des personnels soignants, le ministre tente à l’évidence de nous culpabiliser : les enseignants, et en premier lieu les directeurs, doivent accueillir les enfants des parents soignants pour « éviter la paralysie des hôpitaux » !
Cela pose de nombreuses questions :
Comment imposer à des enfants des « distances minimales » ?
Ces enfants ne risquent-ils pas d’être parmi les élèves les plus susceptibles d’être porteurs du virus ? Dès lors, quelles sont les mesures pratiques prises pour protéger les personnels enseignants qui devront garder ces élèves ?
Les enseignants n’ont pour l’instant reçu ni masque ni solution hydroalcoolique de l’employeur Ministère de l’Éducation Nationale.
Que se passera-t-il, par ailleurs, si un de ses enfants de personnels soignants se blesse à l’école ?
Qui allons appeler ? Le SAMU qui sera déjà débordé par d’autres urgences ? Ses parents déjà consignés à l’hôpital ? Et ensuite, que feront les enseignants de ces enfants à midi, si la cantine ne fonctionne pas ?
Mais encore et plus simplement, s’il s’agit de « garderie collective (8/10 enfants maximum) » comme indiqué par le Dasen, cela ne relève pas des missions des personnels (enseignant, directeur ou AESH).
Aujourd’hui, puisqu’il semble que nous sommes face à une situation de catastrophe, il incombe aux autorités de mettre en œuvre des mesures telles que prévues dans le cadre de la protection civile. Or, les personnels enseignants ne sont pas inscrit dans ce schéma là, ce n’est pas leur mission.
Concrètement pour répondre aux absences des personnels, le Ministre lui-même a indiqué que des (ASA) Autorisation Spéciale D’Absence seraient accordées aux personnels. (instruction n° 7 du 23 mars 1950)
D’ores et déjà peuvent se signaler par sa messagerie professionnelle auprès de l’IEN :
– les enseignants, y compris en charge d’une direction, et les AESH « sans solution de garde pour les enfants de moins de 16 ans » : Pas de justificatif, pas de jour de carence, pas de décompte sur les jours « garde d’enfant malade », droits et salaires maintenus.
– les enseignants, y compris en charge d’une direction, et les AESH qui « présentent une fragilité d’ordre médical » : Certificat médical obligatoire mentionnant que l’arrêt de travail est lié au risque d’exposition au virus ; pas de jour de carence non plus.
Attention : rien ne permet de limiter cette fragilité d’ordre médical à la liste du site gouvernemental.
Le SNUDI-FO recommande donc également cette démarche de « demande d’Autorisation Spéciale d’Absence » :
– aux femmes enceintes bien que, logiquement et réglementairement, ce devrait être une décision de la hiérarchie, à l’initiative du médecin de prévention…
– aux personnels, y compris en charge d’une direction, qui exercent loin de leur domicile car il faut « éviter les déplacements » comme le demande le gouvernement ;
– à tous ceux qui, comme l’a dit notre Ministre ne se sentent pas psychologiquement en état d’aller à l’école dans le contexte de propagation galopante du virus.
Concernant les directeurs d’école
FO rappelle que les directeurs ne sont pas chefs d’établissements, ils ne peuvent donc pas être assimilés aux principaux et proviseurs du second degré. C’est l’IEN qui est le chef d’établissement pour le 1er degré.
Les missions des directeurs sont clairement définies dans le cadre réglementaire d’une école qui fonctionne normalement, c’est-à-dire avec des élèves dans des classes assurées par les enseignants.
Cela semble une évidence et pourtant, aujourd’hui, la hiérarchie, comptant sur leur dévouement et leur bonne volonté, veut leur faire prendre en charge des responsabilités, des risques, et des mesures qui incombent à la hiérarchie, y compris la « continuité pédagogique » dans ce contexte inédit d’école sans élèves.
Concernant les AESH
FO rappelle que les AESH ne peuvent pas être affectés à d’autres missions que celles inscrites sur leur contrat de travail. Ils ne peuvent pas, par exemple, assurer une garderie dans les écoles. L’Administration n’a aucune raison d’exiger leur présence en l’absence des élèves.
N’hésitez pas à transmettre vos questions concrètes, observations ou remarques sur snudi.fo73@orange.fr
FO refuse que la crise du COVID-19 soit prétexte à la remise en cause
des droits des personnels, en particulier en matière d’obligations de service, de santé et de sécurité au travail, mais aussi avec le « télétravail ».