Retraites : la grève s’enracine dans l’Éducation nationale.
Les opérations de communication du Gouvernement n’y changent rien !
Aujourd’hui, il y a la grève qui s’étend dans de nombreux secteurs.
Il y a une situation particulière dans le secteur de l’Éducation nationale. Dans la plupart des départements, malgré la logique des « temps forts », il y a eu reconduction de la grève. Ce n’est pas aussi massif qu’à la RATP mais la grève s’est enracinée dans le secteur de l’Éducation nationale.
L’état d’esprit qui domine, c’est la rage des personnels, une colère que les propos d’E. Philippe n’ont fait qu’amplifier. Les personnels sont à bout : il y a comme pour tous les fonctionnaires le blocage des salaires, puis il y a eu coup sur coup la loi Blanquer et le « devoir d’exemplarité », le chaos engendré par les réformes du bac et du lycée, la fusion des académies, les suppressions de postes chez les personnels administratifs et dans le second degré… en bref une accumulation de mauvais coups qui ont dressé à chaque fois une grande partie des personnels, avec, à chaque fois, le refus de toute négociation, le passage en force.
Pire, il y a eu l’instrumentalisation du suicide de notre collègue Christine Renon pour remettre en selle le statut de directeur dont les personnels du premier degré ne veulent pas.
Les dernières interventions de Philippe et Blanquer ont mis le feu aux poudres. En pleine grève contre la réforme des retraites, il faudrait accepter un marché de dupes : la fin du Code des Pensions en l’échange d’une vague promesse de revalorisation.
Et encore ! Tout cela serait conditionné par une nouvelle réforme de l’organisation du travail et des missions. Tout le monde sait ce que cela veut dire. Personne ne l’accepte !
De ce point de vue, les interventions des enseignants lors du débat à Nancy avec Blanquer et Philippe sont révélateurs de la fracture entre les personnels et la politique menée par le ministre (cf. l’article des Echos en lien ici).
Vous trouverez également ci-dessous le communiqué de nos collègues du secondaire de Nancy :
Communiqué FO Venue des Ministres à Nancy
« Comment voulez-vous que nous vous croyions quand vous dites que vous tenez compte de notre avis ? » demande cette enseignante.
« Vous nous écoutez parce que nous sommes dans la rue et parce que vous avez peur. »
Exclamations dans la salle lorsque le ministre évoque des primes : « Non, on veut du salaire ! ».
Le discours de Macron à Rodez est dans toutes les têtes. Les deux ministres ont été chahutés. Le ministre est de plus en plus seul. Même la FSU refuse de lier la question des salaires des enseignants et des retraites. « Nous ne voulons pas de compensations à une réforme que l’on rejette », indique le nouveau secrétaire général Benoît Teste.
Les salariés seront massivement en grève et dans la rue mardi 17 décembre. À Chambéry : 14 heures place du palais de Justice
Les centaines d’AG qui vont se tenir mardi seront décisives. Nous sommes fondés à dire : « il y a eu 4 journées d’action (4 déjà), et E. Philippe maintient tout, il accélère. Mardi 17 nous serons des millions.
Si le gouvernement ne recule pas, alors on ne reprend pas le travail. On pose le cartable. Comme nos collègues de la RATP et de la SNCF, on bloque tout jusqu’au retrait de la réforme. Et on s’adresse à tous les salariés, aux entreprises et aux administrations de la ville, du département, pour le faire savoir et étendre la grève. »
Dans cette situation, la FNEC FP-FO ne siègera pas au Comité Technique ministériel du 18 décembre. Elle a adressé le message suivant aux fédérations :
« Chers camarades, la mobilisation pour le retrait du plan Macron-Delevoye sur les retraites bat son plein. Dans de nombreux départements, les assemblées générales de personnels, avec le soutien de nos organisations syndicales, appellent à poursuivre la grève initiée le 5 décembre et décident la reconduction. A nouveau, les personnels se réuniront en assemblée générale, notamment le 17 décembre, jour des manifestations interprofessionnelles organisées dans toute la France et pourront décider de la reconduction pour gagner le retrait de la réforme.La FNEC FP-FO est, comme d’autres fédérations, pleinement engagée dans cette mobilisation.
Dans le cadre des décisions prises par nos organisations au niveau confédéral de renforcer et élargir encore la mobilisation par la grève et la reconduction de celle-ci là où les salariés le décident, il ne nous semble pas possible de siéger normalement lors du CTM du 18 décembre. La FNEC FP-FO propose donc de ne pas siéger et de demander le report de ce CTM. »