Décryptage de l’intox du gouvernement et de ses soutiens
Comment le gouvernement veut réformer le travail enseignant (Le café pédagogique 13.12.2019)
Valeur du point : les promesses du 1er ministre ne valent rien ! (Marianne 12.12.2019)
Blackrock, le premier gestionnaire d’actifs financiers du monde, conseille le gouvernement (Mediapart – 9.12.2019)
Audience du 13 décembre de la Fédération FO de l’Enseignement avec M. Blanquer : le ministre nous propose un marché de dupes !
Le 13 décembre, la Fédération FO de l’Enseignement (FNEC FP FO) a été reçue pendant une heure par le ministre de l’Education nationale, et par plusieurs responsables du ministère ainsi que par un conseiller du Premier ministre. Nous n’avons rien appris de plus qu’après le discours du Premier ministre.
Ce qui est certain :
le gouvernement veut supprimer le Code des Pensions civiles et la règle de calcul des pensions sur la base des 6 derniers mois, ce qui conduirait à une baisse drastique du montant des pensions, plusieurs centaines d’euros par mois ;
le gouvernement veut augmenter la durée de cotisation ;
les rémunérations des personnels de l’Education nationale sont faibles, du fait du blocage des salaires depuis des années. Et comme ses prédécesseurs, le gouvernement se refuse à augmenter le point d’indice.
En face, la promesse fumeuse d’une « revalorisation »
Le ministre peut bien s’engager, comme le Premier ministre, à compenser les baisses de pensions par une hypothétique augmentation du régime indemnitaire des personnels de l’Education nationale, nous n’avons aucune précision chiffrée. « Des sommes considérables », selon M. Blanquer. En réalité le ministre tente de nous faire accepter la réforme en échange de primes conditionnées par la « réorganisation du travail » des personnels. M. Macron à Rodez avait suggéré des pistes : remise en cause des congés, augmentation du temps de travail…
Le ministre nous propose un marché de dupes : l’acceptation de la fin de notre Code des pensions de fonctionnaires d’Etat, c’est-à-dire la fin d’un pan entier de notre statut de fonctionnaire d’Etat, ce qui implique une baisse drastique de nos pensions, en échange d’une vague promesse de revalorisation.
Pour la Fédération FO de l’Enseignement (FNEC FP FO) : augmenter les salaires : OUI, détruire le Statut : NON ! RETRAIT de la réforme Macron-Delevoye !
L’heure est donc à la mobilisation générale.
Le gouvernement ne nous laisse pas le choix : amplifions la grève unie, sans interruption, jusqu’au retrait, comme le font les salariés de la SNCF et de la RATP. C’est pourquoi depuis le 12, les dockers du Havre et de Marseille ont décidé de cesser le travail et de bloquer les ports. C’est pourquoi les électriciens et gaziers, par la grève et les piquets de grève, bloquent nombre de sites.
Dans l’Éducation nationale comme dans tous les secteurs : Assemblées Générales partout : décidez la grève et organisez sa généralisation !
Comment le gouvernement veut réformer le travail enseignant
(Le café pédagogique 13.12.2019)
« Changer le temps de travail, évidemment à la hausse, diminuer les vacances pour accompagner les jeunes en été et durant les congés, suivre les jeunes en fin de journée, voilà autant de tâches que l’on devrait imposer aux enseignants s’ils veulent bénéficier de primes permettant de maintenir leur pension et de « revaloriser » leur salaire. Du moins les enseignants qui le pourront. Car la longue histoire des missions et des heures supplémentaires dans le corps enseignant montre que par exemple hommes et femmes n’ont pas les mêmes possibilités. Ce qui se dessine c’est donc la progression des inégalités d’âge et de sexe. »
et nous ajoutons sans aucun rattrapage des pertes de pouvoir d’achat depuis l’année 2000 (20 % !) ni aucune garantie de maintien du niveau actuel des pensions (déjà faible) puisqu’il faudrait pour cela au minimum un salaire mensuel brut de 4343 euros pendant toute la carrière (43 ans), ce qui n’est pas l’intention du gouvernement.
Valeur du point, âge d’équilibre, montant des pensions : les promesses du 1er ministre ne valent rien !
(Marianne 12.12.2019)
« Retraites : pourquoi Edouard Philippe ne peut (vraiment) pas garantir aux Français que le point ne baissera pas… »
La Note « à destination du gouvernement français » de Blackrock, le premier gestionnaire d’actifs financiers au monde, pour lui suggérer la façon dont il convient d’écrire la loi et les règlements pour que les choses changent, qu’enfin la capitalisation s’installe en France.
(Mediapart 9.12.2019)
Blackrock souffle ses conseils au pouvoir pour les retraites !
« Officiellement, le gouvernement jure qu’il veut défendre la retraite par répartition. Mais en coulisses, les assureurs et les financiers ne se privent pas de lui dispenser leurs conseils « éclairés », auxquels il prête la plus grande attention, pour faire éclater le système. La réforme des retraites, pour les financiers, doit être l’occasion de mettre en œuvre un système par capitalisation, qui, jusque-là, n’a pas réussi à s’implanter en France, en dépit des divers mécanismes instaurés depuis quinze ans (dispositifs Madelin, Perco, Perp). Elle doit leur permettre de mettre enfin la main sur une épargne « parmi les plus élevées d’Europe » qui leur échappe jusqu’à présent. »