Le «Décret portant diverses mesures tirant les conséquences de l’extension de la scolarité à 3 ans » remet en cause
le fonctionnement des écoles maternelles et les conditions de travail des personnels
Ce décret offre la possibilité aux parents d’enfants de petite section de demander un aménagement individuel de la scolarité de leur enfant l’après- midi. Aux règles collectives qui constituent un fondement de l’école, il substitue ainsi un fonctionnement à la carte, avec un temps de présence individuel, conduisant à aligner le fonctionnement des écoles maternelles sur celui des jardins d’enfants.
Certains parents pourront ainsi demander que leur enfant soit accueilli à 14h, d’autres à 14h 30, d’autres encore à 15h. D’autres pourraient même demander que leur enfant soit accueilli lors de son réveil sans préciser d’horaire (celui-ci pouvant varier d’une heure à l’autre d’un jour à l’autre). Mais qui va ouvrir la porte de l’école et accueillir les élèves alors que l’enseignant(e) de PS est en train de surveiller le dortoir? Comment faire la classe si les élèves arrivent chacun à une heure différente ?
C’est clair, dans ces conditions, la maternelle n’est plus l’école, mais devient une structure d’accueil de jeunes enfants « type jardin d’enfant s».
La procédure de mise en œuvre, établie par le décret (demande écrite des parents transmise au directeur qui doit émettre un avis dans les 48 h après avoir consulté l’équipe enseignante pour chaque demande puis transmettre à l’IEN, puis attendre la réponse de l’IEN, puis transmettre l’aménagement arrêté par l’IEN à chaque parent par rapport à leur demande initiale !!!!) aboutira à une charge de travail supplémentaire pour les directeurs qui n’avaient pas besoin de cette nouvelle tâche chronophage.
Pour le SNUDI-FO l’école maternelle doit rester l’école, ce qui nécessite que s’appliquent des règles et un fonctionnement collectifs. Impossible d’accepter un accueil à la carte l’après-midi d’autant plus qu’un tel fonctionnement pose des problèmes de sécurité évidents. Un accueil à la carte signifie qu’il y aurait des personnels disponibles pour ouvrir et fermer les portes, pour accompagner l’élève jusqu’à sa classe.
Le SNUDI-FO invite d’ailleurs les collègues confrontés à ces situations à prévenir le syndicat pour que les CHSCT soient saisis.
La disparition de la référence à la maturité physiologique (propreté) et l’obligation scolaire : des conséquences très concrètes.
Jusqu’en 2014, il était prévu réglementairement que la maturité physiologique de chaque élève soit constatée par un médecin pour autoriser l’inscription d’un élève de 3 ans. Subrepticement, le ministère a fait disparaitre cette règle. L’obligation scolaire dès 3 ans contraint désormais les enseignants ou, à défaut, les ATSEM à exécuter des toilettes pour des élèves qui n’ont pas atteint cette maturité physiologique.